16h08
Rue Benjamin Franklin
Des lunettes qui lui donnent un air
Étrangement perdu
Fine silhouette vêtue de sombre
Et dans son dos
De longues mèches de cheveux blonds.
Dans des millénaires
Qui se souviendra d'elle
Et de moi la fixant dans un poème
Comme un papillon dont l'âme
S'échappe au-dessus de la place
Du Trocadéro ?
Or, on se souviendra toujours de Benjamin Franklin
Débarquant dans le port de Saint-Goustan
Et de ses promenades dans le bois de la Muette, à Passy.
La grande histoire n'a pas de coeur
Ni mes yeux.
jeudi 4 décembre 2014
mardi 25 novembre 2014
Parisienne #17
J'ai dîné de deux ridicules petits canapés
Apportés sur un plateau en aluminium
Qui se prenait pour un plateau en argent
Dans les parages de cette fille
Qui avait tout de haut :
Des talons hauts
Des pommettes hautes
Des fesses hautes.
Elle n'arrêtait pas
De se triturer les cheveux
Comme si elle y cachait
Un tout petit animal.
Le plus petit singe au monde par exemple
Tel qu'on le voyait
Sur la couverture rouge du Guinness book des records
Dans un temps révolu.
J'aurais bien aimé parler avec ce tout petit animal
Mais la fille était trop hautaine
Pour le laisser aller faire la conversation
Avec un parfait inconnu
Alors je me suis contenté d'avaler deux ridicules petits canapés
Et ce sourire d'hiver
Pour seul dîner.
Apportés sur un plateau en aluminium
Qui se prenait pour un plateau en argent
Dans les parages de cette fille
Qui avait tout de haut :
Des talons hauts
Des pommettes hautes
Des fesses hautes.
Elle n'arrêtait pas
De se triturer les cheveux
Comme si elle y cachait
Un tout petit animal.
Le plus petit singe au monde par exemple
Tel qu'on le voyait
Sur la couverture rouge du Guinness book des records
Dans un temps révolu.
J'aurais bien aimé parler avec ce tout petit animal
Mais la fille était trop hautaine
Pour le laisser aller faire la conversation
Avec un parfait inconnu
Alors je me suis contenté d'avaler deux ridicules petits canapés
Et ce sourire d'hiver
Pour seul dîner.
jeudi 13 novembre 2014
Parisienne #16
Dans la file chez Gibert
Cheveux très noir, yeux idem,
Jean déchiré aux genoux
Gilet gris
Elle pioche dans un sac de livres
Dont elle souhaite se débarrasser
Pour une poignée d'euros
Un volume au hasard
En attendant son tour
Elle s'y plonge et oublie
Bientôt ce qui l'entoure
Les visages fatigués
Comme les sacs sous le poids
Des livres répudiés
La file qui se réduit
Le temps qui passe aussi
Comme un lézard violet
Impassible et furtif
Et puis, quand elle arrive au guichet,
Elle demande pour le livre
Où ses yeux, de guerre lasse,
Viennent de se poser
Le prix de sa reprise
Même pas de quoi se payer
Un café en terrasse
Alors c'est décidé
Elle le garde avec elle.
Cheveux très noir, yeux idem,
Jean déchiré aux genoux
Gilet gris
Elle pioche dans un sac de livres
Dont elle souhaite se débarrasser
Pour une poignée d'euros
Un volume au hasard
En attendant son tour
Elle s'y plonge et oublie
Bientôt ce qui l'entoure
Les visages fatigués
Comme les sacs sous le poids
Des livres répudiés
La file qui se réduit
Le temps qui passe aussi
Comme un lézard violet
Impassible et furtif
Et puis, quand elle arrive au guichet,
Elle demande pour le livre
Où ses yeux, de guerre lasse,
Viennent de se poser
Le prix de sa reprise
Même pas de quoi se payer
Un café en terrasse
Alors c'est décidé
Elle le garde avec elle.
mercredi 5 novembre 2014
Parisienne #15
Rue de l'amiral Cloué
Tennis blanches
Pantalon à motifs bleus et blancs
Le teint pale rehaussé par une longue gabardine
Aux couleurs de l'automne
Elle court
Pour attraper un bus
Tandis que je ralentis
Pour retenir l'instant.
Tennis blanches
Pantalon à motifs bleus et blancs
Le teint pale rehaussé par une longue gabardine
Aux couleurs de l'automne
Elle court
Pour attraper un bus
Tandis que je ralentis
Pour retenir l'instant.
dimanche 2 novembre 2014
Parisienne #14
Pieds nus
Dans des Adidas blanches
Au logo rouge
Blue jean, pull chiné,
Un bracelet de type Inca au poignet
Brinquebalée sur un strapontin de métro
Destination Concorde
Elle se dirige vers le tranchant du samedi soir
Telle qu'en d'autres temps
Les condamnés
Soumis aux cahots d'une charrette
Qui les conduisait droit
Vers la guillotine.
Dans des Adidas blanches
Au logo rouge
Blue jean, pull chiné,
Un bracelet de type Inca au poignet
Brinquebalée sur un strapontin de métro
Destination Concorde
Elle se dirige vers le tranchant du samedi soir
Telle qu'en d'autres temps
Les condamnés
Soumis aux cahots d'une charrette
Qui les conduisait droit
Vers la guillotine.
vendredi 31 octobre 2014
Parisienne #13
Besace en bandoulière
Pièce montée de mèches
Blondes et brunes
Au-dessus de sa tête
Veste militaire
Ample
Jetée sur une tenue mieux adaptée
À sa silhouette
Boudeuse et distante
Dans l'armure de sa musique
Elle avance d'un pas assuré
Sur le quai bardé d'affiches publicitaires
Station Michel-Ange Molitor.
Pièce montée de mèches
Blondes et brunes
Au-dessus de sa tête
Veste militaire
Ample
Jetée sur une tenue mieux adaptée
À sa silhouette
Boudeuse et distante
Dans l'armure de sa musique
Elle avance d'un pas assuré
Sur le quai bardé d'affiches publicitaires
Station Michel-Ange Molitor.
jeudi 30 octobre 2014
Parisienne #12
Cheveux noirs elle sort
Du bâtiment de verre
À 23 heures
Et le jeune stagiaire
Lui explique
En quoi consiste
Le métier d'attaché de prod.
Elle se demande jusqu'où
Il la raccompagnera
Ce soir
Peut-être lui fera-t-il croire
Jusqu'au dernier moment
Qu'il vit dans son quartier
Après quoi il devra rentrer
À l'opposé de Paris
Après le dernier métro
Avant la fin du monde
Je les oublie déjà
Je file sur un vélo
Le long du pont du
Garigliano
La Seine liquide
La Tour Eiffel brûle
Ok, jolie ville.
dimanche 26 octobre 2014
Parisienne #11
Bien que liégeoise d'origine
Ma mère est devenue
Au fil des ans
Une authentique parisienne
Elle travaillait dans le quartier de l'Opéra
Richelieu-Drouot
La rue Taitbout, la rue Vivienne,
Parfois, en fin d'après-midi, elle prenait le bus
Pour aller boire un chocolat, métro La Muette.
À cinquante ans, elle avait déjà les cheveux blancs
Mais les hommes se retournaient toujours sur son passage
Elle s'habillait chez Rodier, ou aux Galeries Lafayette, ou au Printemps,
Portait Opium d'Yves Saint-Laurent,
Et quand j'avais sept ans,
M'emmenait acheter des mocassins chez Bailly
Au-dessus du passage du Havre.
C'est bientôt la saison des clémentines
Et c'est la première fois
Qu'elle ne sera pas là
Pour la vivre avec moi.
Ma mère est devenue
Au fil des ans
Une authentique parisienne
Elle travaillait dans le quartier de l'Opéra
Richelieu-Drouot
La rue Taitbout, la rue Vivienne,
Parfois, en fin d'après-midi, elle prenait le bus
Pour aller boire un chocolat, métro La Muette.
À cinquante ans, elle avait déjà les cheveux blancs
Mais les hommes se retournaient toujours sur son passage
Elle s'habillait chez Rodier, ou aux Galeries Lafayette, ou au Printemps,
Portait Opium d'Yves Saint-Laurent,
Et quand j'avais sept ans,
M'emmenait acheter des mocassins chez Bailly
Au-dessus du passage du Havre.
C'est bientôt la saison des clémentines
Et c'est la première fois
Qu'elle ne sera pas là
Pour la vivre avec moi.
vendredi 24 octobre 2014
Parisienne #10
En jean et blouson de cuir,
Mince et grande de taille puisqu'en
Étagères du rayon biscuits
Au Monoprix Michel-Ange Auteuil
Sa tête arrive à la sixième
Sur un total de sept.
En véritable parisienne
Elle hésite entre les boîtes
Et porte son choix,
Au final sur des :
"Croustillants Chocolat au lait
Billes de Céréales".
- L'intitulé
Un peu compliqué
Pour arriver
Jusqu'à elle -
Pourtant j'attrape le paquet d'après
Et, dès la sortie,
Ne résiste pas à ouvrir le sachet
Et à en manger un sous la pluie
Pour voir ce que ça fait
D'être une fois dans sa vie
Dans l'esprit d'une véritable parisienne.
Et bien, ça croustille.
Mince et grande de taille puisqu'en
Étagères du rayon biscuits
Au Monoprix Michel-Ange Auteuil
Sa tête arrive à la sixième
Sur un total de sept.
En véritable parisienne
Elle hésite entre les boîtes
Et porte son choix,
Au final sur des :
"Croustillants Chocolat au lait
Billes de Céréales".
- L'intitulé
Un peu compliqué
Pour arriver
Jusqu'à elle -
Pourtant j'attrape le paquet d'après
Et, dès la sortie,
Ne résiste pas à ouvrir le sachet
Et à en manger un sous la pluie
Pour voir ce que ça fait
D'être une fois dans sa vie
Dans l'esprit d'une véritable parisienne.
Et bien, ça croustille.
Parisienne #9
Rompue
À cet exercice
Qu'est le passage des jours
Elle cherche davantage
Une place assise dans le métro
Qu'un amour stable
Dans sa vie.
À cet exercice
Qu'est le passage des jours
Elle cherche davantage
Une place assise dans le métro
Qu'un amour stable
Dans sa vie.
dimanche 19 octobre 2014
Parisienne #8
Les yeux clairs
Elle se repoudre le nez
Métro Concorde
Et ausculte les pointes de ses cheveux
- Où le coeur bat ? -
21h39
Un peu tard pour un rendez-vous
Dimanche soir.
Elle se repoudre le nez
Métro Concorde
Et ausculte les pointes de ses cheveux
- Où le coeur bat ? -
21h39
Un peu tard pour un rendez-vous
Dimanche soir.
vendredi 17 octobre 2014
Parisienne #7
Blonde et pas que
Perchée sur un vélo qui n'est pas
La propriété de Paris
Elle avance à son rythme parmi le trafic soutenu
De la place de la Bastille
Sur le coup de 7 heures du soir
Elle a tout d'une fille de la côte Ouest
Comme on en voit dans les magazines
Et file dans le couloir
De la rue du Faubourg Saint-Antoine
En direction de l'Est
Comme si la beauté
Pouvait tout coloniser
D'un seul sourire.
Perchée sur un vélo qui n'est pas
La propriété de Paris
Elle avance à son rythme parmi le trafic soutenu
De la place de la Bastille
Sur le coup de 7 heures du soir
Elle a tout d'une fille de la côte Ouest
Comme on en voit dans les magazines
Et file dans le couloir
De la rue du Faubourg Saint-Antoine
En direction de l'Est
Comme si la beauté
Pouvait tout coloniser
D'un seul sourire.
jeudi 16 octobre 2014
Parisienne #6
9h43
Chahutée par un rêve précaire
Strapontin de métro n'est pas
Strapontin de cinéma
Sa bouche - fait une tache rouge
Sur l'ovale blanc du visage -
Offerte au dernier rêve.
Elle tient entre ses mains
Un sac "The Kooples"
Aussi fermement qu'elle voyage seule.
Va comprendre le message.
Départ métro Jasmin
Arrivée mairie des Lilas
Pas question de faner
En route.
Chahutée par un rêve précaire
Strapontin de métro n'est pas
Strapontin de cinéma
Sa bouche - fait une tache rouge
Sur l'ovale blanc du visage -
Offerte au dernier rêve.
Elle tient entre ses mains
Un sac "The Kooples"
Aussi fermement qu'elle voyage seule.
Va comprendre le message.
Départ métro Jasmin
Arrivée mairie des Lilas
Pas question de faner
En route.
mercredi 15 octobre 2014
Parisienne #5
Sexy avec juste
Un pull en laine blanc
Un jean noir
Et des bottines hautes à lacets qui lui donnent de la prestance,
Même quand elle hésite
Dans la direction à prendre
Elle tire sur sa cigarette électronique
Comme un tout petit poisson respire
À deux pas du marché Saint-Quentin
Où le plat du jour
Affiché au menu du restaurant qui se situe
Rue de Chabrol
Propose
- et tout va bien -
Des tagliatelles à la crème de champignons
Et aux cèpes.
Un pull en laine blanc
Un jean noir
Et des bottines hautes à lacets qui lui donnent de la prestance,
Même quand elle hésite
Dans la direction à prendre
Elle tire sur sa cigarette électronique
Comme un tout petit poisson respire
À deux pas du marché Saint-Quentin
Où le plat du jour
Affiché au menu du restaurant qui se situe
Rue de Chabrol
Propose
- et tout va bien -
Des tagliatelles à la crème de champignons
Et aux cèpes.
samedi 11 octobre 2014
Parisienne #4
À l'image d'un escalator à l'arrêt
Qui s'ouvre soudain sous ses pas
Elle a parfois la sensation de tomber
Amoureuse
Et que de se positionner ou non
Sur la première marche d'une histoire
Dépend d'elle avant tout.
Elle chérit ce pouvoir
- Au prix où sont les larmes -
Et sort au Montana
Un samedi soir
Sur trois.
Qui s'ouvre soudain sous ses pas
Elle a parfois la sensation de tomber
Amoureuse
Et que de se positionner ou non
Sur la première marche d'une histoire
Dépend d'elle avant tout.
Elle chérit ce pouvoir
- Au prix où sont les larmes -
Et sort au Montana
Un samedi soir
Sur trois.
vendredi 10 octobre 2014
Parisienne #3
Je ne peux pas la sortir de ma tête
Le souvenir d'une rencontre n'est pas
Comme une sole dont l'arête
Se détache d'elle-même
Après la fascination il reste
Un peu de chair
Je dis Parisienne mais elle pourrait très bien vivre à
Boulogne ou Levallois.
Le souvenir d'une rencontre n'est pas
Comme une sole dont l'arête
Se détache d'elle-même
Après la fascination il reste
Un peu de chair
Je dis Parisienne mais elle pourrait très bien vivre à
Boulogne ou Levallois.
jeudi 9 octobre 2014
Parisienne #2
Elle court sous la pluie
S'efforçant de ne pas entamer
L'impression fugitive
Qu'elle laisse dans l'esprit
Des hommes qui la croisent.
Pourtant elle sait
Qu'au sein de bras aimants
L'arrogance n'a pas
Plus de poids
Qu'un parapluie.
S'efforçant de ne pas entamer
L'impression fugitive
Qu'elle laisse dans l'esprit
Des hommes qui la croisent.
Pourtant elle sait
Qu'au sein de bras aimants
L'arrogance n'a pas
Plus de poids
Qu'un parapluie.
Parisienne #1
En talons et en robe rose
En train de textoter
Appuyée contre
L'accordéon d'un métro
À un seul compartiment
(Qui te joue comme personne la mélodie du passage sur terre)
Les cheveux défaits et emmêlés
Par la pluie
J'attends qu'elle fasse
Quelque chose de beau
Même de prodigieusement petit
Mais de beau, bon sang ! ,
Pour que je puisse
Terminer
Ce poème.
En train de textoter
Appuyée contre
L'accordéon d'un métro
À un seul compartiment
(Qui te joue comme personne la mélodie du passage sur terre)
Les cheveux défaits et emmêlés
Par la pluie
J'attends qu'elle fasse
Quelque chose de beau
Même de prodigieusement petit
Mais de beau, bon sang ! ,
Pour que je puisse
Terminer
Ce poème.
Inscription à :
Articles (Atom)